POÉSIE
Paysage
Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers, écoutant en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l’atelier qui chante et qui bavarde ;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d’éternité.
Il est doux, à travers les brumes, de voir naître
L’étoile dans l’azur, la lampe à la fenêtre,
Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;
Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones ;
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féériques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d’eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
Et tout ce que l’Idylle a de plus enfantin.
L’émeute, tempêtant vainement à ma vitre,
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;
Car je serai plongé dans cette volupté,
De tirer un soleil de mon cœur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.
BAUDELAIRE LES FLEURS DU MAL
Tableaux parisiens LXXXVI.
La lisière
C’est par le ciel
que les arbres se tiennent debout
dans mon regard
et ce vert
que je connais
tant
qui tant déborde de ma fenêtre
comme les mirages débordent
de nos yeux
dans le désert
Yvon Le Men
Lannion, Kerligonan, été
«Les continents sont des radeaux perdus» 1, 2,3
«Le poids d’un nuage» 2 –Ed Bruno Doucey
Prix Goncourt de la poésie 2019
pour sa trilogie :
1.« Une île en terre »
2.« Le poids d’un nuage »
3.« Un cri fendu en mille »
Le temps
Je bouscule Temps
Pour qu’il se hâte
Oublieuse de ses marques
Sur mon corps déjà piégé
Je défie le Temps
Souverain il me toise
Tandis que je m’effrite
Année après année
Je dynamite le Temps
Il explose
Je me moque de ses gouffres
J’invente des échappées
J’ai effacé le Temps
Je n’ai plus d’âge
Je suis au présent
Je vise l’inexploré !
Andrée Chédid –
1920 – 2011
« Rythmes »
Ed Gallimard / poésie.
ARBRES ...
HAIKU
LES OLIVIERS
A L'ORIGINE
JARDINS
FEMMES
CHEZ RENOIR
LEMAN
CIEL & MER
VENISE
EDEN
NEW YORK











